Avant même de la voir,
Ses cartes et sa belle écriture
Nous chantaient « Bon Anniversaire ! »
Pour première littérature.
Quand venait l’heure des vacances,
À sa fenêtre, pour que l’on vienne,
En retard ou bien en avance,
Elle s’inquiétait, quoi qu’il advienne.
Si par malheur on arrivait
Avec une fleur ou autre chose,
Avec un cadeau pour Mamie,
Elle n’en comprenait pas la cause.
Et cette fleur ou cette plante
Dont elle ne s’occupait jamais,
Faisait donc son intéressante,
Montant plus haut que les sommets.
Sans plus attendre sur la table,
Poussaient des plats qui sentaient bon.
Nous bien gavés, c’est formidable,
Elle sortait la boîte à bonbons.
Pas de secret pour ses recettes,
Elle nous les a toutes confiées,
Mais les mesures et les étapes,
Il vaudrait mieux ne pas s’y fier.
À la Bataille ou au Nain Jaune,
Elle a passé beaucoup de temps,
Confuse de mieux jouer que nous,
Cela nous plaisait tout autant.
Quand venait l’heure de dormir,
Un doux lit nous était offert,
Qu’elle nous avait confectionné,
Mais qu’on ne savait pas refaire.
La nuit, nous étions rassurés
Par un clown rond lumineux,
Et nos doudous rafistolés
Lançaient des mercis bien à eux.*
Au matin elle était levée,
Bien avant nous, ça c’est certain.
On avait le p’tit déj rêvé :
De la brioche et du bon pain.
Mais il nous faut déjà partir.
Mamie ne t’inquiète donc plus,
Tu as bien nourri nos enfances.
Encore de toi nous aurait plu.
~
Tes petits enfants
*À l’origine :
La nuit, on était rassuré
Par la veilleuse souriante,
Et nos doudous rafistolés
Remerciaient Mamie tout autant.